Monsieur Motobécane

Cette année, la compagnie revient au Festival d'Avignon avec son grand succès "Monsieur Motobécane".
Elle est aussi présente avec un nouveau spectacle " les Chaises" d'E. Ionesco.

"Monsieur Motobécane sillonne les routes de Picardie sur sa mobylette bleue. Amandine huit ans, surgit sur sa route et va bouleverser sa vie. Oscillant du rire aux larmes, il nous emporte sur le macadam où la parole jaillit du cœur dans une vibrante symphonie humaine."
C’est à la lecture du « Ravisseur » de Paul Savatier que l’envie d’une transposition de l’histoire dans ma Picardie natale a pris naissance. J’avais parcouru les petites routes secondaires, callé sur la selle de ma mobylette bleue, de villages en villages, de campagnes en campagnes, de Creil à Amiens, de Beauvais à Compiègne, des hauts de Picardie à la frontière des ch’timis. C’est au détour des « arrêts-buvettes » et des portails de fermes, que la langue la plus fleurie, les expressions jamais ouïes, m’ont envahi le lobe de l'oreille. C’est avant tout le travail sur la langue, associé à une théâtralité, qui m’a poussé à aboutir ce texte. Cette langue devenue interdite à monsieur Motobécane, parce que jugée inaudible à l'écoute de la justice de ses frères – les hommes. Ce chemin de vie m'a inspiré de réécrire l’histoire d’un fait divers des années soixante-dix, dont a été tiré un roman (Le Ravisseur de Paul Savatier). Le héros, Monsieur Motobécane, je l’ai rencontré... ou pour le moins, j'ai serré la main de son frère jumeau. Pour ceux qui ont vécu au plus proche des campagnes, nous l’avons tous plus ou moins approché, celui qui est aisément décrié par les mauvaises langues. Celui qui n’aurait jamais fait de mal à une mouche, mais accusé du pire délit, tant sa naïveté est grande face à l’impitoyable société, prête à tout, jusqu’à manipuler les cœurs pour s'octroyer une bonne conscience... Une fausse bonne conscience. Monsieur Motobécane est pris dans les fils d'une toile d’araignée où il n’aurait jamais dû s’aventurer. Il avait pensé que c’était pour le bien de la petiote fillette Amandine, celle à qui il avait offert l’hospitalité. La toile s’est finalement refermée sur lui.