Résumé du spectacle
En juillet 2018, j’étais dans une librairie à Alger. Je cherchais le rayon « Guerre d’Algérie », sans succès. Sur le point d’abandonner, j’ai fini par interroger la libraire qui m’a répondu : « Tous les ouvrages sur la Guerre d’Algérie se trouvent au rayon Révolution. ». Évidemment, oui : c’était une Révolution. Je ne l’avais seulement jamais nommée ainsi, et par conséquent jamais réellement pensée ainsi.
Je me suis tout de suite demandé d’où venait une telle différence : Qui m’avait appris à dire « guerre » et qui leur avait appris à dire « révolution » ? Cette prise de conscience a déclenché une quête et une enquête. De rencontres en anecdotes, « Koulounisation » se nourrit des histoires des autres et des mots qu’ils et elles emploient pour raconter ces histoires.
La langue et les mots ont été parfois l’arme et les munitions d’un combat aussi injuste qu’inégal. De quoi la guerre d’Algérie est-elle le nom ? Comment dit-on « colonisation » en langue arabe ? Qu’est-ce que nous fait le langage ? Que fabrique- t-il comme histoire, politique ou monde commun ? Salim Djaferi mène l’enquête, charge et décharge les mots du colonialisme au fur et à mesure qu’il compose avec d’autres récits, d’autres mots, les siens. Son regard documenté nous indique les failles du nôtre et révèle les indices que notre Histoire a laissés au creux de notre langue.
« Savante et documentée, la proposition de Salim Djaferi se révèle aussi d’une limpidité absolue, sans rien céder au simplisme. Et sous-tendue d’un humour qui jamais ne l’affaiblit.
J’aimais bien cette idée : l’ambition quasiment démesurée d’un grand spectacle décolonial, mais en partant d’un mot, de s’en étonner et d’y travailler pendant deux ans, confie-t-il. »
Marie Baudet, La Libre Belgique
« Avec humour, le metteur en scène démontre par des procédés plus ou moins ingénieux les intimités reliées entre histoires de famille et Histoire, violences de guerre et déplacements, langage et Histoire... »
Jonathan Ardines, Le courrier de l’Atlas
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Soutiens
Création : Salim Djaferi
Coproductions : Les Halles de Schaerbeek, Le Rideau de Bruxelles, L'Ancre, Théâtre Royal de Charleroi
Soutiens : Bourses d'écriture Claude Etienne et de la SACD, la Chaufferie-Acte1, La Bellone-Maison du Spectacle (BXL/BE), Théâtre des Doms, Théâtre Épicène, Zoo Théâtre
Aide : Fédération Wallonie-Bruxelles
Salim Djaferi est hébergé administrativement par Habemus papam.